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17 Jan

Questions au gouvernement sur fond de crise et de Sommets à venir

Publié par laurentgantner http://www.youscribe.com/cavailles3  - Catégories :  #Politique

Augmentation du rythme des questions qui se télescopent entre l'opposition qui ne cesse de recenser la liste qui s'allonge d'un bilan négatif à ses yeux mais le Gouvernement semble décidé à faire valoir ses prétendues avancées et son bien fondé… Après la si controversée réforme du quotient familial succède maintenant la politique industrielle, les orientations à promouvoir pour sortir de la crise tenant compte des difficultés financières, l'accès au logement et la situation du pouvoir d'achat.

 

Les séances à l'Assemblée nationale et leurs Questions au gouvernement ont ceci de commun avec celles qui clôturèrent l'année dernière qu'elles sont toutes aussi vociférantes et tonitruantes qu'elles débouchent, il faut bien le dire, sur un combat électoral immédiat et à venir où le verbe crie haut et fort ce qui dans les programmes n'aura pas beaucoup d'effets tant les perspectives d'évolution que la situation actuelle du capitalisme laisserait entrevoir semblent limitées dès lors qu'elles sont balisées par les formations politiques majoritaires (Ump - Parti Socialiste et maintenant Modem) en mobilité réduite. Nicolas Sarkozy nous annonçait fièrement qu'il n'y aurait plus de mesures d'austérités prises et voilà qu'il remet cela pour la fin du mois avec la communication de la dernière étape de son œuvre rénovante pour le pays qui en a déjà laissé plus d'un sur le carreau… Crise, récession, endettement obligent ; brouhaha et chahut devrait aller crescendo d'ici le 22 avril.

 

Quotient familial la veille c'est au tour de la perte du "triple A" d'être mise sur la sellette aujourd'hui. Prise pour "une humiliation" dès midi par J-M Ayrault, que les uns nous annoncent comme insignifiante et sans importance émanant d'agences de notations pas loin d'une fiction en évaluation alors que les autres proclament qu'il s'agit là d'un désastre pour l'économie française qui aura bien des difficultés à rattraper cela tandis que la plupart des citoyens voient bien, d'une manière inconsciente ou pas, que le capitalisme en son apogée voit poindre sa chute si des mesures dans les équilibrages de son fonctionnement ne sont pas sérieusement modifiées ; cette problématique de notation par des agences européennes délie les langues pour éviter les fausses rumeurs... Alors sans conséquences cette "perte du triple A" ? Ça n'a pas l'air d'être le sentiment de Pierre-Alain Muet le député PS du Rhône qui voit se poindre de nouvelles mesures restrictives sans précédent et craindre à Jérôme Cahuzac (Socialiste Radical, Lot-et-Garonne) une obligation pour les Français de payer plus.

 

Sur ces agences de notation François Fillon se veut rassurant. Si elles sont une indication à laquelle il faut se référer puisqu'elles influent les marchés, en aucun cas elles ne dicteront la politique à suivre à la France, pas plus aujourd'hui que demain !… Ces mauvaises notations ne feront pas dévier le gouvernement des objectifs qu'il s'était fixé pour rééquilibrer les déficits, poursuivre les économies et les dépenses de l'État ainsi que la réduction du déficit public ce qui pour sa gloire n'a jamais été réalisé auparavant sous la Vème République s'empresse-t-il d'ajouter. 

 

Entrée en matière directement avec ce qui constituera à la fois une partie importante des débats électoraux à venir et un pilier de l'ordre du jour du lendemain, à savoir l'Industrie qui poursuit son recul entamé il y a longtemps avec la crise du textile. Ainsi Olivier Dussopt (PS Ardèche) fait l'éloge actuel de l'échec de la politique industrielle du gouvernement  (350000 emplois supprimés dans l'industrie) avec une désertification régionale et l'impossibilité pour certains de pouvoir travailler plus pour gagner plus. Ce à quoi Éric Besson conforte sa majorité des 10 millions alloués à ArcelorMittal et juge bien opportun d'oser vouloir donner des leçons en matière de développement industriel à son équipe ! Alors Gandrange sera-t-il le "symbole du cynisme et des fausses promesses de N. Sarkozy… (où) il ne reste que des regrets, de la rancœur, du ressentiment pour celui qui les a abandonné" comme l'insinue Mr Dussopt ? Mais Éric Besson refuse le reproche d'abandon et met en avant l'intégralité du reclassement de tous les licenciés à Gandrange et rajoute que "Florange sera l'un des sites les plus compétitif d'Europe". Est également en projet à Metz la création d'un pôle de recherche scientifique lié au développement de la métallurgie.

 

Alain Bocquet, député PC du Nord accentue le manque de pouvoir sur les banques et les bourses et houspille la hausse de la TVA synonyme de paupérisation de notre peuple… Xavier Bertrand lui conseille d'en parler dans sa Région où les bénéficiaires du RSA sont très nombreux… Il reproche aussi à la gauche de ne rien faire en référence à la signature d'un co-financement des 3000 "contrats aidés" demandée avec seulement 1800 d'entre eux signés ce que ne semble pas accepter Marie-George Buffet marquant sa désapprobation d'un hochement de tête dans les bancs de l'hémicycle… "Sur place vous n'agissez pas, nous on avance" tance le Ministre !  Oui mais vers quoi ?

 

Plus tard Anne Grommerch, députée Ump de Moselle et membre de la Commission des affaires sociales et de la Commission européenne, revient sur les accords entre l'État français et les dirigeants d'ArcelorMittal en insistant sur les promesses non tenues de François Mitterrand à l'égard de la Lorraine à l'époque ce qui lance Mr Besson dans l'exposé des promesses tenues et l'engagement du gouvernement devant les difficultés… À l'inverse, les projets Ulcos* et l'Institut de Recherche Technologique M2P (matériaux, utilisation et procédé) témoignent de l'investissement du gouvernement et permettent d'envisager, à long terme, la suppression de la taxe professionnelle.

 

Michel Vergnier Socialiste Radical et Divers Gauche, membre de la Commission des Finances tiens à défendre le secteur public et place la dégradation de la France comme la résultante de l'accumulation des lois de modification… Baisser les taux reviendrait à une faillite publique, les financements les entreprises locales sont inquiètes pour leur avenir… François Baroin prétend qu' "il ne faut pas basculer dans l'affolement inutile"  et de citer les quelques millions ou milliards encore mis à la disposition de la caisse de dépôts et de consignation disponibles avant la mise en oeuvre d'un établissement public de financement inspiré du modèle luxembourgeois tiré des leçons de Dexia.

 

Pascale Got, députée PS de Gironde mets l'accent sur les conséquences de la crise sur le pouvoir d'achat. Vingt quatre taxes supplémentaires depuis 2007, un prix de l'essence qui n'a jamais été aussi élevé, l'asphyxie des hausses successives du gaz et de l'électricité sont réelles tandis que l'allègement de l'impôt sur les grosses fortunes confortent les plus riches. Face à cela le gouvernement à bien du mal à se dédouaner par un simple "c'est pas nous c'est la crise" alors que chronologiquement il semblerait que ce seraient plutôt les mesures prises par les réformes engagées qui auraient été les véritables précurseurs de cette crise. 

 

Jean-François Copé au micro va même jusqu'à vanter au travers de cette crise, ironiquement mais non sans une certaine hypocrisie, la révélation du tempérament des hommes politiques qui finalement permettrait à certains de se mettre en valeur… C'est du moins les traits de caractère qu'il voudrait attribuer à son équipe gouvernementale… Littéralement hué à sa sortie et de se poser la question de savoir ce en quoi la crise pourrait bien être si nécessaire et indispensable aux pouvoirs des représentants de la Droite !

 

Quelques questions liées aux Transports lancées d'abord par Yves Nicolin (Ump Loire) qui déplore la perte d'emploi pour certains salariés pris par les grèves des transports s'oppose à la défense du droit de grève toujours aussi antinomique avec le service minimum que défend le Ministre Thierry Mariani de ce secteur qui va même jusqu'à insister sur la notion de prise d'otage des usagers et en appelle à la responsabilité des syndicats qui de toutes façons se heurteront à une "position ferme de la part du gouvernement". Dont acte, si il faut en découdre… Ensuite François Rochebloine (Nouveau Centre, Loire) révèle une "situation qui s'enlise" à la SNCF allant vers le contournement de la loi sur le service minimum.

 

Question sur le développement du logement social réservée à Alain Cacheux, député PS du Nord… En ce qui concerne les récentes constructions de logements sociaux dont la Majorité Présidentielle pourrait se vanter, il tiens à préciser qu'elles le doivent à l'effort des collectivités locales et territoriales mais pas au gouvernement… Ensuite le prêt à taux zéro rendu possible un moment est maintenant retiré… Rajoutée les 140% d'augmentation du prix du logement se pose une fois de plus la question des promesses non tenues mais le prochain quinquennat sera le quinquennat de la création de logement tente de nous assurer Benoist Apparu, le secrétaire d'État au logement ! Mais ne disaient-ils pas déjà cela en 2007 à l'Ump ?

 

Vives contestations lors du compte rendu des chiffres de la Sécurité argumentés d'une baisse de la délinquance qu'il faut toutefois relativiser car aux baisses de certaines agressions faut-il préciser l'émergence de nouvelles formes de violences...

 

Interlude récréatif et culturel avec un hommage pour le cinéma effectué par Mme Dominique Le Sourd qui rappelle la belle victoire de The Artist primé plusieurs fois aux Golden Globes (meilleur comédie, meilleur acteur…) et voudrait en faire une référence historique dans la culture française reprochant à ses prédécesseurs socialistes de ne jamais être parvenus à un tel niveau de culture (sic) ! Ce que poursuivra Frédéric Mitterrand ensuite ne sera encore que plus élogieux… Il salue, en tout Ministre de la culture qu'il est, la formidable performance de Jean Dujardin, fruit, selon lui, d'une politique d'investissement et de soutient culturel envers le cinéma français menée depuis de longue années qui porte aujourd'hui ses fruits. Si c'est par la culture qu'il espère rehausser le bilan mitigé du gouvernement c'est que ma foi, en dehors de ça, il ne leur reste pas grand chose et la récupération politique d'une victoire culturelle sur le cinéma qu'il en fait devant l'ensemble des députés relève d'un engagement déplacé. Frédéric Mitterrand aurait pu trouver d'autres opportunités pour marquer son soutien à l'Ump...

 

À François Fillon aussi d'en profiter lors de son intervention pour présenter les objectifs du Sommet social du lendemain mais aussi celui de la fin du mois, le 30, prévu à l'échelle européenne cette fois-ci avec pour principales lignes au programme toujours : comment améliorer la compétitivité pour augmenter la croissance, améliorer la consultation avec les partenaires sociaux, modulation de la formation des chômeurs, baisse du coût du travail et du financement de la protection sociale, trouver des accords de compétitivité entre les entreprises et comment taxer les transactions financières tout cela bien entendu soutenu par l'effort et la rigueur mais surtout par l' "unité nationale" derrière laquelle le Premier Ministre demande à l'opposition de  ne pas forcément tout approuver mais exige d'elle de "ne pas aggraver les difficultés de notre pays et celles de nos dirigeants européens"… En voilà une belle formulation pour faire marcher tout le monde au pas ! Et comprendre aussi pourquoi Mr Fillon transforme ce Sommet Social en  Sommet de crise alors que nous savons pertinemment que la hausse de la TVA et l'alignement de la CSG font craindre un "sommet de destruction sociale" pour les plus défavorisés et les classes moyennes.

 

Autrement dit, si on veut s'en sortir réellement, il faudra accepter l'implantation de certains principes de l'économie marxiste dans le fonctionnement de nos marchés aux vues de tant de fuites de capitaux et l'évaporation de la rentabilité, n'en déplaise à l'argumentaire de Mme Pécresse qui s'empresse de citer l'Allemagne en exemple appliqué de la TVA sociale prometteuse d'augmentation des salaires, des embauches et à fortiori de la croissance. L'exemple n'est pas forcément transposable à la France dont le volume de son parc des marchés est plus réduit que celui de l'Allemagne… Et si la France devait s'en inspirer cela nécessiterait d profondes modifications dans les pratiques de financement et une sérieuse coupe dans les droits sociaux.

 

 

*http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/09/09/croire-encore-au-projet-ulcos

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