La Politique avance… dans les bureaux du Sénat ; retour aux "affaires"... derrière les obligations élyséennes

28/09/2011

On va finir par croire qu'il fallait que le Sénat cède du terrain, qu'il glisse vers une majorité à gauche pour qu'il devienne enfin possible de faire de la politique en France. Depuis 1958 on le savait inutile et qu'il n'avait que le pouvoir d'accepter ou de rediscuter les lois de l'Assemblée. Qu'il en est même devenu question de le supprimer pour les écologistes qui ne se trompent pas puisque son rôle d'observateur législatif aux marges de manoeuvre réduites fait qu'il soit complètement déconsidéré alors pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et en faire son économie ?

Ironie du sort… Au lendemain de l'opération sur la cathédrale sénatoriale plantée là par le féodalisme d'une veille garde droitière, on regretterai presque que ce cénacle n'ait pas acquis plus de pouvoir pour pouvoir éjecter le Président de la République de sa fonction au risque de ses orientations déficitaires ! Si une modernisation de nos Institutions permettait à l'une des trois (Sénat - Assemblée - Élysée) de sommer l'arrêt du quinquennat dès lors que la provenance politique du Président n'est plus en accord avec l'une des deux autres nous aurions sans doute une vie politique autrement mouvementée que celle que nous connaissions depuis 1958… Avec le risque d'un retour à la IVe République reprocheraient à cette solution la plupart des politologues alors qu'elle aurait permis de ne pas être allés dans des aventures affairistes si poussées.

Le Dimanche 25 septembre 2011 est un tournant ? S'agit-il d'un virage à 70° ou d'une épingle à cheveux de 180° ? N'empêche que ce résultat affirme clairement l'obstacle qu'eurent à surmonter les Socialistes chaque fois - et ce fut le cas - qu'ils montèrent les marches de l'Élysée ou franchirent les portes de l'Assemblée Nationale pour pouvoir développer leur politique et aller au bout de leur programme puisqu'ils se sont heurtés depuis Mitterrand à un manque de coopération des effigies de la Droite qui gardaient cadenassées la serrure des pleins pouvoirs d'application des projets. Lorsque les deux ou trois Générations qui succédèrent à Giscard d'Estaing devenu Empereur sénateur consul de l'Europe comprendront cet écart ; cette mesure différentielle qui sépare le résultat des urnes et des "promesses" qui les accompagnent de leur réalisation concrète sur le terrain pour le pays, on comprendra pourquoi la politique opposée à celle des Socialistes l'affuble de tous les maux, se complaît à stigmatiser son manque de rigueur en matière de gestion, lui oppose nos zazous à son "ZoZo" ! C'est effectivement comme cela que surnommèrent les esprits rigides M. Sarkozy là où il a grandi politiquement nous confie Rama Yade au Grand Journal annonçant la naissance d'une droite de plus dans les contours du paysage politique français… C'est pas grand chose pour rehausser sa particularité… Ils ont toujours voulu bosser les socialistes mais ils n'ont jamais pût tout à fait le faire comme ils le voulaient ou l'étaient en droit de l'espérer. À l'extrême gauche aussi ils ont parfois mis en veilleuse ce manque de triple majorité institutionnelle pour maintenir son rôle de concurrent limité dans les suffrages mais dynamique pour l'action.

Gaspillage du temps et de crédibilité depuis ces 58 années qui traînaient un fardeau droitier dont on voit toutes les compétences sur plus d'un demi siècle de pouvoirs "armés". Guerre d'Algérie, mai 68 et plan vigie pirate… Du missile à la matraque quelque soit l'étui ou la mallette qui les transportent. C'est le seul pouvoir que cet hémicycle a put avoir aux hypothèses d'une certaine "facilité" que pouvaient s'attribuer ses Collèges présentés comme une cohésion à la Nation alors qu'une majorité intangible de droitiers y faisait régner l'autocratie. "On aimerait bien aider les pauvres" : non ! Répondent les Sénateurs… Il n'est pas forcément un coffre fort ce Sénat mais son "ouverture" devrait pouvoir débloquer les barrières imposées par une majorité qu'on croyait immuable, la quasi nécessité d'obtenir les triples pouvoirs pour être en droit de gouverner, favoriser la réalisation des projets présidentiels de sa nouvelle majorité naissante et au-delà peut-être la pensée politique évolutionniste de demain.

La politique française risque de subir un sérieux métabolisme lorsqu'enfin le socialisme pourra opérer pleinement pour le pays notamment pour éviter au possible la multiplication des "affaires" qui risque de faire osciller l'aiguille médiane des équilibres entre droite et gauche ou entre centre-droit et centre-gauche de la politique générale. D'habitude ils disaient qu'ils venaient aux affaires (*). C'était alors une fonction noble qui consistait à occuper les fonctions les plus hautes dans l'État mais Nicolas Sarkozy avec sa politique réformiste sans concessions que l'unique attribut de se faire augmenter sa rente présidentielle a déjà tiré vers une droite de la droite les orientations de la rigueur pour les uns et l'ostentation pur pour les autres qu'il serait impliqué dans des affaires jusqu'au cou au poing d'en avoir les mains pleines montré du doigt par une presse d'investigation qui se remet à espérer des fruits de son travail. C'est pas les limites imposées aux stocks options et aux sub prime qui nous feront croire à une meilleure répartition des richesses lorsque les Droites n'ont que trop eût possession du triple pouvoir. Même si l'intention est bonne dans les faits elle risque plutôt de multiplier les possibilités d'établir des paradis fiscaux dans les pays "naissants" ainsi que l'instauration de relations d'affaires secrètes entre les nations… adroites. Attention vous risquez d'être filmés par les paparazzis messieurs aux valises pleines et ensuite il vous faudra bien justifier vos visites "secrètes" dans l'aéronavale et vos rendez-vous privés chez les banquiers ! Une manière de réconcilier le politique avec les médias et les électeurs puisque depuis que le PS à réussi son coup d'État médiatique à travers l'organisation de ses primaires en vue des présidentielles il tiens le haut du pavé de l'audience… Tiendra-t-il également celui des idées maintenant que se dessine la possibilité triplement encourageante d'avoir le Sénat - l'Assemblée et l'Élysée dès demain et des deux mains ? Toujours est-il que ce soir le petit écran et le web atteindront des recors renouvelés ! Rues désertes et explication mondiale au programme…

* : De De Gaule à Pompidou on se réjouissait des les voire "venir aux affaires" ; ils étaient invités aux "affaires" et aujourd'hui tous ces portefeuilles détenus seraient bafoués par un trop caricatural "mais ta femme a tout raconté" pour renvoyer devant la Justice l'homme de paille porteur de valises