Demonlover

Sélection officielle Cannes 2002, avec Connie Nielsen, Charles Berling, Chloe Sevigny, Gina Gershon.

Incursion dans le monde de l’espionnage et de la manipulation commerciale autour d’une sphère d’édition de mangas érotiques de prime abord et qui finalement révèle desservir des sites sados-masos. Olivier Assayas veut montrer ici comment l’image se fabrique en Asie puis comment qu’elle se diffuse en Europe et en Amérique. Il emprunte quelques animations 2D et 3D, l’extrait de Barren Illusion de Kiyoshi Kurosawa pour y faire graviter un duo (Charles Berling/Connie Nielsen) plongé dans le milieu des affaires et des négociations de contrats. A noter la bande son en l’honneur d’un Back to the primitive de Soulfly, Death in Vegas et Goldfrapp, le tout emmitouflé dans des explorations sonores des guitares de Sonic Youth qui appuient les effets d’angoisse et de suspens.

La caméra d’Olivier Assayas est suffisamment intelligente pour nous tenir en haleine et le scénario suffisamment emballé pour ne pas nous révéler qui joue le rôle de l’espion inflitré ou la personne manipulée. Allant parfois aux tréfonds de l’ignominie (ses montages «cave des sévices») il nous interpelle, parfois d’une manière crue, à propos du succès commercial de certaines images en construisant des personnages sans scrupules totalement voués à leur carrière «entreprise» qui, de trop calculer, ne risquent-ils pas de se perdre ?

(7/10)